La Nuit blanche des livres 2025 à la Garenne-Colombes

Vendredi 27 juin 2025 se tenait la 11ème édition de la Nuit Blanche des Livres, un salon littéraire nocturne, sous la halle du marché de la Garenne-Colombes (92). Habitant juste à côté, je m’y suis rendue, sans me douter du gros coup de vieux qui allait me tomber sur le coin de la tête. Je vous emmène avec moi dans le passé ?

Le point de départ

Les salons du livre, très peu pour moi. J’aime autant les livres que je déteste les foules et les files d’attente interminables. Poireauter pendant des plombes pour faire signer un roman ? Ce n’est vraiment pas un truc qui m’envoie du rêve… Mais n’étant jamais à une contradiction près, c’est par un salon littéraire à Courbevoie où je n’avais pas prévu de me rendre pour les raisons évoquées juste avant, que j’ai rencontré les fabuleux Manchette-Niemiec.

Je vous raconte ça ici : Manchette-Niemiec & Les Projets Fantastiques : quelle drôle d’histoire !

Et c’est parce qu’ils étaient au programme de ladite Nuit Blanche des Livres, à 10 minutes à pied de chez moi, que j’ai décidé d’expérimenter mon premier « vrai » salon littéraire. Oui parce qu’à Courbevoie, j’étais entrée par curiosité juste pour voir à quoi ressemblait les auteurs d’Alabama 1963 et America[s] que j’avais adorés, j’avais bavardé avec eux et j’étais partie aussi sec, mon exemplaire de À l’ombre de Winnicott dédicacé sous le bras. Niveau expérimentation d’un salon du livre, c’était plutôt léger, vous en conviendrez…

Une belle affiche

Si la date était calée dans mon agenda depuis plusieurs semaines, j’ai découvert l’affiche seulement quelques jours avant l’évènement. Et j’admets que ça m’a motivée à affronter la cohue… Retour sur les rencontres d’un sympathique soir d’été…

Manchette-Niemiec

Impossible de ne pas commencer par Ludovic Manchette et Christian Niemiec. Si vous n’avez pas eu la curiosité de découvrir notre drôle de rencontre en cliquant sur le lien ci-dessus, je vous spoile : j’ai depuis réalisé deux projets fantastiques avec eux : leur site internet officiel et la couverture de la version poche de À l’ombre de Winnicott.

Ça méritait bien une petite photo !

La Grande Sophie

C’est à ce moment précis que nous allons commencer notre voyage dans le passé. Loin, très loin de 2025.

Nous sommes en octobre 2005, j’ai 20 ans. Je lis beaucoup, déjà, mais j’ai surtout une passion énorme pour la musique. Pop, rock et nouvelle scène française. Parmi mes chanteuses préférées dans la langue de Molière, La Grande Sophie tient la première place. Je la vois plusieurs fois en concert, je fais dédicacer mes CD, et je crée même un petit site de fan. Plus tard, j’ai la chance de l’interviewer (à distance, par mail, mais interviewer quand même) pour mon webzine Save My Brain. J’ai relu les questions et réponses, et ça me fait quelque chose…

Puis, le temps fait son œuvre. Mon amour pour la musique ne faiblit pas, mais je décroche de la nouvelle scène française.

Vient 2025. Je découvre que La Grande Sophie passe à Courbevoie, le 12 juin, dans le cadre du Festival des Mots Libres. Pas de concert au programme, mais un spectacle tiré d’un roman. J’y vais ? J’y vais pas ? Finalement, la nostalgie l’emporte, je prends ma place, en solo. J’en ressors bouleversée. A la sortie, j’achète le livre Tous les jours, Suzanne, que je fais dédicacer, bien sûr, que je lis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mon regard change du tout au tout. Oui, à 40 ans, les chansons de La Grande Sophie trouvent toujours un écho en moi, même s’il est différent de celui de mes 20 ans… J’écoute en boucle depuis plus de 2 semaines ma playlist LGS.

Quand je découvre son nom sur l’affiche de La Nuit Blanche des Livres, dont elle est la marraine, je me dis qu’il faut absolument retourner la voir. Lui raconter. Mon exemplaire étant déjà signé, je prends avec moi mon CD de La Place du Fantôme, qui contient l’émouvante chanson Suzanne. 20 ans plus tard, il rejoint les autres dédicacés à l’époque, Et si c’était moi et La Suite.

Là aussi, ça méritait bien un selfie, pour répondre à une vieille photo, retrouvée dans les méandres de mon PC, où, en 2005, je me tenais aussi à côté de La Grande Sophie. La prochaine fois, ce ne sera pas dans 20 ans, promis !

Tonino Benacquista

Tonino Benacquista, je l’ai raté fin mars, quand il est venu à Courbevoie, pour son dernier roman. Pas de chance, j’avais un RDV que je n’aurais raté pour rien au monde, ce soir-là. Alors, quand j’ai vu son nom sur l’affiche, j’étais vraiment contente d’avoir une seconde chance.

J’ai lu des milliers de livres, ces vingt et quelques dernières années. J’en ai aimé beaucoup, oublié encore plus, mais un n’a jamais quitté ma mémoire. Et encore moins ma bibliothèque. Le tout premier de ma vie de presque adulte au début des années 2000, celui qui a ouvert le bal d’une longue série qui ne s’est jamais arrêtée : Saga, de monsieur Benacquista. Ce roman, que mon père m’avait passé, a marqué un véritable tournant dans mon rapport à la littérature (qui, avant 2004, avait été très parasité par les lectures scolaires pour le bac). J’ai adoré Saga. Plus tard, un autre roman du même auteur a changé ma vie. Rien de moins. Pas tant pour son histoire, mais pour une phrase, au détour de la page 276 : Craignez les anxieux, le jour où ils n’auront plus peur, ils seront les maîtres du monde. Ces mots, tirés de Quelqu’un d’autre, ils m’accompagnent depuis vingt ans. Pour le clin d’oeil, ils ont lancé les aventures de Stella Strawberry (où comment devenir une star ?), qui a été l’un de mes projets web les plus notables, avec Save My Brain.

Bref, vous vous doutez bien que j’ai exhumé mes deux reliques pour les faire dédicacer par un Tonino Benacquista adorable ! Et la dédicace est juste… parfaite ?

J’ai relu Saga en début d’année. Si le décor est désormais un peu désuet (la fin des années 90 a mal vieilli !), l’histoire reste formidable !

Philippe Besson

Le voyage dans le passé ne s’arrête pas là !

Cette fois, ça ne fait pas tout à fait 20 ans, mais presque. On est en 2007, je connais mon premier chagrin d’amour, je lis « Se résoudre aux adieux » de Philippe Besson, j’y vois un chemin vers la guérison (c’est beau, dit comme ça, dis donc). A la même époque, je lance Save My Brain, le webzine féminin pas insipide et culturel pas élitiste (le 20 août 2007, pour être précis). Au début, c’était un mensuel et pour le deuxième numéro, je vais chez Philippe Besson, l’interviewer pour parler de ce roman. 18 ans plus tard, j’hallucine encore du culot que j’ai eu à l’époque, pour toutes les interviews que j’ai pu faire, en n’étant pas grand chose de plus qu’une jeune passionnée de 22 ans. L’interview de Philippe Besson est là, et les espaces vides sont des vidéos à regarder ici.

Au fil des ans, j’ai lu quelques autres livres, dont « Paris Briançon » qui m’a glacée par son efficacité implacable. Revoir Philippe Besson tant d’années après, le surprendre avec l’histoire de l’interview, c’était chouette. Je suis repartie avec deux livres, dont « Arrête avec tes mensonges » que j’ai déjà terminé (et aimé !)…

Le temps qui passe, tout ça, tout ça.

Ces rencontres, bercées par la nostalgie, ça m’a autant mis le sourire aux lèvres qu’un bon gros coup de vieux (et peut-être pas qu’à moi, d’ailleurs). Imaginez quand j’ai dit, à chacun, que j’avais une anecdote vieille de 20 ans… Et qu’ils m’ont tous demandé mon âge… Le drame de paraître toujours plus jeune, même à 40 ans !

Et de cela découle cet article, bien plus personnel que ce que j’ai pu écrire ces dernières années. Mais ça me semblait intéressant de le raconter. Parce que je blogue depuis plus de vingt ans maintenant, et que je suis contente d’avoir des archives de bien des livres que j’ai lus, des artistes que j’ai découverts, de celles et ceux que j’ai pu interviewer ou voir en concert. Il était temps d’en prendre la mesure ! Vous n’imaginez pas comme c’est précieux pour moi, de pouvoir retrouver les mots de mes 20 ans !

Et les autres ?

La Nuit Blanche des Livres n’a pas seulement été l’occasion de raconter ma vie en échange d’une dédicace (d’accord, c’est très bizarre, dit comme ça, mais je ne me défais pas de l’idée qu’il y a quelque chose de très égocentrique dans la démarche, une sorte de bavardage nécessaire qui alimente l’aura de l’auteur par rapport au commun des mortels. Rien de péjoratif là dedans).

Elle a également été l’occasion de passer sur le stand de Lorraine Fouchet (j’ai pris Face à la mer immense), et celui d’Adèle Bréau (dont j’avais adoré L’Heure des Femmes), d’où je suis partie avec les Influentes. Pas d’anecdotes à raconter, désolée ! J’ai aussi pris Romanesque de Tonino Benacquista et Le Dernier Enfant de Philippe Besson. Et un exemplaire d’Alabama 1963 pour mon père, à défaut de lui rendre celui de Saga, qui, comme bien des CD, ne lui reviendra jamais…

Bref, ce fut une jolie soirée, rythmée par la plongée dans le passé, et le présent bien réel. Merci à chacun des auteurs cités dans cet article pour leur gentillesse et les paroles échangées ! Et les dédicaces, bien sûr !

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Nelly Glassmann
Nelly Glassmann

Slasheuse créative / consulting en éditorial web déco-lifestyle / blogueuse passionnée deco DIY &food / animation d'ateliers créatifs / design d'intérieur, etc.

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